REUSE dans les pays du sud

REUSE dans les pays du sud

REUSE dans les pays du sud

La reuse dans les pays du Sud présente plusieurs spécificités en regard de la situation Française, qui justifient de concevoir des approches propres à ces contextes, variés mais présentant des points communs.

  • Le manque d’opérationnalité des cadres réglementaires (voire leur absence) conjugué à l'accroissement des pressions sur la ressource en eau (augmentation des besoins, changement climatiques) se traduit par la présence de pratiques de reuse beaucoup plus importantes qu'en France (cas de Dakar ou 30% des légumes vendu sur les marchés seraient irrigués avec des eaux usées), même si elles sont pour partie informelles. Il y a donc à la fois des besoins pour développer de nouveaux projets de reuse, mais également pour améliorer les pratiques actuelles en institutionnalisant les pratiques qui ne le sont pas (tout en s'assurant que les droits d'usages antérieurs perdurent même si ils évoluent) et en limitants leurs impacts, sanitaires et environnementaux.
  • La reuse doit s'accompagner d'un effort d'économie de la ressource sur les usages, ce qui se traduit au niveau de l'agriculture (70% de la consommation d'eau au niveau mondial) par l'adoption de pratiques d'irrigation plus sobre. Ces dernières doivent être adaptées à cette nouvelles matrice que représentent les eaux usées traitées.
  • La reuse met à jour un certain nombre de limites du modèle d'assainissement centralisé tel qu'on le connait en France qui limitent la mise en circularité des flux (coûts des réseaux, mélanges des eaux contraignant leur valorisation). Les infrastructures de gestion des eaux usées sont moins développées dans les pays du Sud et il parait intéressant de proposer d'accompagner ce développement pour maximiser son impact sur l'économie circulaire en partageant les leçons apprises de nos erreurs.
  • Seul 31% de la population mondiale est raccordée au tout-à l'égout (OMS, 2019). Dans les pays du Sud, y compris dans les grandes villes, la majorité de la population à un accès individuel à l'assainissement. La nature des effluents à traiter et à valoriser est donc bien différentes de celle que l'on connait en France. Il est nécessaire de mettre l'accent sur les eaux ménagères et surtout sur les matières de vidanges. Par ailleurs, des modèles de services d'assainissement, adaptés à ces effluents et à la cohabitation d'échelles individuelles et collectives sont également à construire.

Le réseau reuse d'INRAE produit à travers ses 4 axes de recherches (Territoires, Risques, Filières et Acteurs) des connaissances qui peuvent être mobilisées pour répondre aux enjeux des pays du Sud. Un des objectifs pour la thématique "pays du Sud" du réseau est de faire connaître le réseau et ses compétences auprès des acteurs de ces territoires. Dans un premier temps, sur 2021 il est proposé d'organiser des échanges avec les acteurs français de la coopération pour faire connaître le réseau et son positionnement sur ces question. Ces temps d'échanges prendraient la forme d'un séminaire d'une demi-journée avec la direction Eau et Assainissement (EAA) de l'AFD, ainsi que de contributions/co-construction de séminaires organisés par le pS-Eau sur la thématique à destination des acteurs de la coopération décentralisée.  

Contact: Jérôme Harmand et Rémi Lombard-Latune (cf. coordonnées sur la page de contact)